Récits d’expériences d’enseignement et de pédagogie des musiques traditionnelles… …et autres. Pourquoi ce blog ?
Michel Lebreton
Les enseignants des musiques traditionnelles développent des réflexions et méthodologies originales et variées. Elles ont en commun de s’appuyer sur l’engagement conjoint du corps et de l’entendement. La danse, le chant, les jeux rythmiques, les situations d’improvisations, les mises en contextes sur les territoires sont autant d’expériences qui, sur la base des sources propres à chaque univers sonore, transportent l’apprenant dans le cycle exploration – manipulation – maîtrise – transfert – expression – création – connaissance, et ce à titre individuel et collectif.
Au demeurant, ces axes de travail recoupent les préoccupations des enseignants d’autres univers musicaux ainsi que de la danse, tant ils s’adressent à des éléments fondateurs d’une pratique musicale :
- L’exploration qui ouvre à la curiosité, qui met en écoute et développe un goût du son ;
- L’expression qui met l’accent sur l’intention du musicien, le met en situation de faire des choix dans sa production sonore, dans ses créations ;
- L’organisation qui s’adresse autant aux multiples manières de structurer le temps musical qu’aux richesses potentielles de tout jeu de groupe ;
- La connaissance qui identifie l’expérience au sein d’un corpus théorique en perpétuelle construction.
(On relira avec profit « La musique est un jeu d’enfant » de François Delalande (Buchet Chastel 1984) qui pose ces axes de réflexions.)
Ce blog se propose donc d’être un espace où des récits d’expériences peuvent s’inscrire, se partager, s’enrichir. Les miens bien sûr, mais aussi les vôtres, quels que soient les univers musicaux ou chorégraphiques que vous pratiquiez. Il peut être le lieu d’échanges de démarches de formation musicale, vaste domaine dont le défrichage est en cours.
Vos articles sont donc les bienvenus pour peu que vous vous reconnaissiez dans ce qui précède. Vous pouvez me les envoyer sur lebreton.mic@gmail.com.
Vous retrouverez aussi des enregistrements personnels de cornemuse (répertoires, improvisations, groupes) ainsi que des textes de réflexions sur mon site « les chants de cornemuse » http://leschantsdecornemuse.fr/
Vous trouverez en cliquant sur les liens ci-dessous des textes explicitant mes réflexions :
Creation et genese FM trad Michel Lebreton 2017
formation-musicale-et-musiques-traditionnelles-michel-lebreton-05-2106
L’oralité corps sensible et modèles appris Michel Lebreton
La transmission par oralité une réhabilitation de l’expérimentation
A propos de l’enseignement de la pluralité des musiques traditionnelles
L’enseignement des musiques et danses traditionnelles quelles valeurs pour quels projets
texte assises FAMDT 2007 Michel Lebreton Version corrigée 2008
Bien le bonjour du Jura. J’accompagne une troupe de violons depuis 3 ans, après une quinzaine d’années de stages violon débutant à Saint Agnant Larochemillay Luzy ou Ariolica Pontarlier. Une pratique d’apprentissage plutôt exclusivement collective, que j’adore et qui est efficace. Je suis en train de m’organiser pour aller vers des espaces d’apprentissage individuel, adossé à des écoles de musiques, dans le Jura où il n’existe aucun département musique trad, et où les mots musique trad oralité ne parlent pas. Une école m’a dit : oui, cela nous intéresse … Ton site me parle, ce que j’y ai lu m’interpelle … Je me dis : ok, j’ai tout réfléchi écrit sur la base d’un cours individuel, pour coller au format de l’école, mais si je proposais pour la première année débutant violon trad un cours uniquement collectif (jusqu’à 6-8) ? Et que je dis, « c’est ça ou je ne démarre pas chez vous », mais que j’explique bien entendu comment ça (va) marcher ? Dans le sens où ce n’est pas une option, c’est Le choix pédagogique de départ … Puisque rien n’existe, autant planter un clou là ? Derrière cela ouvre à tellement de perspectives d’écoute, de copiage visuel, de pratiques tout de suite « en public », de jeux pédagogiques, de travaux en sous groupes ainsi permis selon les vitesses d’apprentissage sur … Possibilité de booster …
A bientôt …
Bonjour Romain,
Merci pour ton message qui pose un problème fondamental: faut il se plier entièrement à l’institution pour y pénétrer? La première démarche, me semble t’il, est d’exposer le projet pédagogique à la direction: intérêts de l’apprentissage oral, de la pratique collective, des ateliers ouverts à d’autres musiciens que trad pour un travail de groupe… Chacun d’entre nous décline tout cela à sa manière. Et la discussion s’engage en cherchant d’éventuels compromis pour adapter ce type d’enseignement à une école préexistante. Mais l’essentiel est de présenter ce que ta démarche peut apporter à l’école ainsi qu’aux autres élèves.
A bientôt quand tu le veux pour en reparler